Mise en état de sujétion

Voici un article très intéressant publié par l'Unadfi (Union Nationale des Associations de Défense de la famille et des Individus victimes de sectes). Il explique comment un adepte est maintenu sous contrôle.

Cet article fait écho, point par point avec l'histoire de notre fille et sa mise en état de sujétion par la gourelle Mawi Labranche, fille de Gabrielle Fréchette et ses disciples les plus fidèles.

Je reprends les points essentiels en soulignant en gras ce que l'on a pu constater pour notre fille et en soulignant en rouge les points très inquiétants. L'article complet est disponible en cliquant sur ce lien.

Renforcer l’appartenance au groupe

L’adepte a cru en une doctrine et des projets ... ; il s’est engagé à oeuvrer pour le groupe et à suivre ses enseignements. En fait il a donné son accord à une procédure, en toute méconnaissance du processus de transformation durable

L’objectif de la secte coercitive est alors de le maintenir à l’intérieur du groupe jusqu’à lui créer un Moi-adepte, imperméable aux influences extérieures ...

Elle va oblitérer ou changer la mémoire de son passé personnel, ses représentations de l’avenir, ses valeurs, ses attachements affectifs, ses habitudes de vie, et ses engagements.

La vie de l’adepte va progressivement être entièrement occupée par l’imaginaire du groupe, jusqu’à en oublier ses propres besoins essentiels. Son enfermement ne va pas nécessairement être physique (communauté isolée), mais bien plus dans sa tête, dans un univers mental qui va se restreindre.

L'endoctrinement

Il se fait de façon formelle (séminaires, rituels) ou informelle (en passant du temps avec d’autres membres, en écoutant des cassettes, en regardant des vidéos). Il fait souvent appel à des techniques hypnotiques. Ainsi, lors de séminaires monotones et répétitifs, l’adepte, même somnolant, entend toujours ce qui est dit ; il en est affecté, ses défenses intellectuelles normales étant endormies. L’adepte n’est pas en mesure de discuter vraiment la doctrine ; les réponses à ses questions dérangeantes sont reportées sine die.

Dynamique de groupe

Dans un environnement sectaire, le groupe encourage une participation croissante aux activités : travaux pour la collectivité, travail sur soi, stages de formation ou d’endoctrinement, réunions d’information, prosélytisme ... Il impose des règles et la restriction aux activités personnelles (temps de loisirs, argent, téléphone). Il supprime les résistances et le doute en exploitant un besoin d’appartenance qu’il transforme en dépendance.

Le néolangage

L’apprentissage d’un nouveau système de langage, constitué de clichés propres au groupe, oblige à intérioriser la doctrine, limite la réflexion, et crée un mur invisible entre l’intérieur et l’extérieur.

Techniques d’arrêt de la pensée

Les adeptes sont entraînés à ne pas entendre les critiques (la voix de Satan pour les uns, une conspiration des ennemis pour les autres). Avec leurs proches, ils cessent tout dialogue dès qu’un reproche est émis frontalement contre le leader, la doctrine ou les activités du groupe ; ils le ressentent comme une menace pour leur propre être.

Le secret

Le secret est de rigueur entre les niveaux et plus encore en direction de l’extérieur, pour certains éléments de la doctrine et des pratiques.

Coupure avec la famille

La famille est réfutée pour ce qu’elle représente, son attachement aux choses matérielles, sa foi insuffisante, ses compromis avec la société, etc. Lorsque l’adepte garde néanmoins une affection et une image positive de sa famille, l’éloignement géographique peut être utilisé. Il se justifie aisément par la primauté donnée à une mission pour sauver le monde ou se réaliser. Dans les groupes de thérapie ou d’éveil, parents et conjoint sont méthodiquement rendus responsables des difficultés d’existence, des problèmes relationnels ou psychologiques. Quantité de techniques apparentées à l’hypnose peuvent conduire un adepte à faire remonter dans sa mémoire consciente des images et des « souvenirs » d’évènements réels ou inventés le concernant. En noircissant son histoire et en oubliant le positif de celle-ci, l’adepte est amené à rejeter sa famille d’avant pour ne plus compter que sur la secte.

Le couples au sein du groupe

Nombre de sectes défont et font les couples pour mieux contrôler les individus et moins risquer une intention commune de quitter le groupe. A l’intérieur du groupe, un couple préexistant est souvent mis en situation d’échec.

Les peurs et phobies

Ce sont des peurs intenses entraînant des réactions physiques qui immobilisent et empêchent toute action donnée. Les groupes destructeurs savent en implanter au plus profond de l’inconscient. Des images terrifiantes liées à une situation, empêchent l’adepte d’envisager de quitter le groupe, voire même de s’en éloigner de peur de rencontrer cette situation. La peur de Satan, des psychiatres, des services secrets ou d’associations de victimes est souvent inculquée comme un élément de la doctrine destiné à souder les adeptes autour d’un ennemi commun. Ces phobies peuvent entraîner un état psychotique très long à traiter.

Mental en détresse

La dépossession de son histoire personnelle, les ruptures affectives, sa difficulté à appréhender les réels besoins de son Moi authentique rendent un adepte incapable d’imaginer et de visualiser un avenir personnel hors de la secte. Par ailleurs, un déséquilibre alimentaire, certaines pratiques excessives (méditation-yoga par exemple) peuvent entraîner à la longue des problèmes physiques, une diminution de la mémoire et de la faculté de décider.

Conclusion

Au final, l’adepte n’a plus que le groupe, son leader et la doctrine comme cadre de référence et, bien que tout adepte connaisse des moments de doutes et de conflit entre son Moi-adepte et son Moi-authentique qui n’est jamais totalement disparu, rares sont les personnes quittant volontairement le groupe. La sortie volontaire d’une secte coercitive nécessite le rétablissement des capacités de réflexion de l’adepte pour comprendre qu’il s’est trompé ou qu’il a été trompé dans sa décision initiale. A la sortie, une phase longue, difficile et dangereuse pour son équilibre, commence alors, pendant laquelle des soutients affectifs et psychologique sont indispensables, afin que l’adepte reprenne possession de son existence.

Pour en savoir plus ...

• L'article sur http://www.unadfi.org/